Petite escapade à la Laguna Blanca. A quelques kilomètres à peine de la Primavera, la lagune est un lieu d'abondance : profusion végétale et animale, les tobas de la région ont coutume de l'appeler leur supermarché...
Légende: il est recommendé de se baigner avec des chaussures, présence de piranhas!
Un tourisme équitable,il veille à la juste rémunération des populations locales et tend à limiter le nombre d’intermédiaires. Un tourisme responsable, il s’engage à limiter les impacts négatifs (écologiques, culturels...) que peuvent avoir les voyageurs sur l’environnement d’accueil. Un tourisme alternatif, il cherche à favoriser des échanges interculturels et permet de financer les projets de développement des populations locales.
Le Projet Tonolek
Echange culturel Les séjours proposés par l’association Tonolek répondent à un souhait particulier : aller à la rencontre d’une culture différente en voyageant autrement. Cette démarche permet d’offrir des moments privilégiés avec les hôtes, et implique de partager leur quotidien et donc leurs conditions de vie.
Par la promotion de cet échange culturel, le projet vise un double objectif: - Sensibiliser les visiteurs à des alternatives de vie contemporaines. - Renforcer l'identité de la communauté à travers la valorisation des visiteurs.
Responsabilité du voyageur Le «voyageur responsable» s’engage doublement: il respecte les lieux et habitants, et il participe à la visibilité de la culture toba à l’étranger en témoignant de son expérience.
Participation communautaire Ce projet promeut la participation des communautés dans chaque phase de sa réalisation: identification, planification, exécution du projet.
Le tourisme, un outil de développement
Contexte Les communautés indiennes en Argentine sont très peu reconnues et très fortement discriminées. La loi de 1985 a cependant permis de grandes avancées et la province de Formosa, qui abrite les ethnies Toba, Pilagua et Wichi, a mis en place une politique volontariste pour la défense des droits des indigènes. Mais, malgré les discours officiels, l'ensemble des communautés indigènes se trouve encore dans une situation de grande précarité et de forte dépendance au gouvernement de la province (aide alimentaire, acheminement irrégulier de l'eau potable, clientélisme politique etc.). Cette situation d'assistanat est sans perspective pour ces communautés: aucun outil ne leur est fourni pour qu'elles puissent impulser elles-mêmes leur propre développement.
Objectif du projet Tonolek L’objectif général du projet est donc de fournir un outil de développement à ces communautés afin de permettre, à long terme, une amélioration durable des conditions de vie des tobas ainsi que la préservation de leur culture traditionnelle.
L'activité touristique n'est donc pas envisagée ici comme une finalité en tant que telle permettant de subvenir directement aux besoins d'une population donnée, mais elle se présente plutôt comme un outil, un facteur de développement.
Investissements communautaires Ainsi, cette activité représente une source de revenus qui, au lieu de profiter à un nombre limité d'acteurs (situation est source de conflits et qui génère inévitablement des inégalités au sein de communautés très pauvres) est entièrement consacrée au financement de projets communautaires bénéficiant, indirectement et à long terme, à l'ensemble des membres de la communauté.
Les revenus générés par cette activité touristique permettront donc de financer des initiatives communautaires dans des domaines tels que l'éducation, l'agriculture, l'artisanat etc. A titre d'exemple, on envisage de travailler sur la thématique de la souveraineté alimentaire : achat de matériel agricole, professionalisation des acteurs, renforcement de la coopérative (échanges d'expériences avec d'autres organisations similaires) etc.
Préservation de la culture toba
L'activité touristique contribuera directement à la préservation de la culture toba. C'est afin de remplir cet objectif qu'il a été décidé de circonscrire l'activité touristique à une fréquence biannuelle et de constituer des groupes limités (maximum 10 personnes).
Ainsi, alors que nous savons que le tourisme à grande échelle a pu et peut mettre en danger la préservation des cultures locales (phénomène d'acculturation, mendicité, folklorisation etc.), le choix de limiter cette activité à une petite échelle permettra au contraire de garantir un réel échange et un respect mutuel entre les touristes et les populations locales tout en favorisant la diffusion et donc la préservation de cette culture. Ainsi, la sensibilisation du public français permettra d’assurer une visibilité de la culture toba à l’étranger.
Le lieu
Situées au nord de l’Argentine dans la région de Formosa, les communautés Nam Qöm et Primavera accueilleront le groupe de visiteurs.
La province de Formosa Située dans le Nord-Est argentin, à la frontière du Paraguay, la province de Formosa occupe le territoire de ce que l'on appelle le Chaco central, zone humide et tropicale.
L'écosystème de la plaine chaqueña ou "savane chaqueña" présente une rare diversité d'espèces végétales (prédominance du palmier de caranday) et animales. On peut ainsi observer des espèces en voie de disparition telles que le caïman "overo" ou "negro", pumas ou encore le renard de grande taille.
Entourée des trois fleuves Paraguay, Pilcomayo et Bermejo, la province de Formosa est d'une beauté malheureusement méconnue.
Nam Qöm La communauté Nam Qöm, s’est créée tardivement, dans les années 1970. S’alignant sur la politique nationale d’intégration de la communauté indigène, le gouvernement de la province de Formosa a alors restitué un certain nombre de terres aux tobas. Des familles de tobas sont ainsi venues de toute la région du Chaco afin d’obtenir une parcelle de 25 x 50m. Ils sont aujourd’hui plus de 150 familles à vivre sur ce territoire. Les habitants ont aujourd'hui accès à l'électricité, à des points d'eau potable; certains ont pu obtenir une "vivienda" alors que les mois chanceux ont du construire leur "rancho" à base de bois de palmier.
Primavera La communauté Primavera est plus traditionnelle et plus étendue, elle s’étend sur quelques 5.000 hectares. Elle s’est formée au début du XXème siècle sur le territoire où se déplaçaient les Tobas nomades. C’est un missionnaire, Juan Church, qui en est à l’origine : il est parvenu à rassembler et à sédentariser plusieurs familles Tobas pour permettre leur évangélisation, et a obtenu du gouvernement argentin que 10.000 hectares leur soient rendus. Les familles se sont ainsi peu à peu installées sur ces terrains, et ont commencé à apprendre à cultiver la terre.
Les tobas
Famille linguistique gaycurú
60 000 personnes sur les territoires Argentin, Bolivien et Paraguayen
Ancien peuple nomade, chasseur et cueilleur
Le peuple toba a conservé l’usage de sa langue originelle, et vit aujourd’hui principalement de l’artisanat. Cependant les conditions de vie extrêmement précaires auxquelles sont soumisles tobas mettent en danger la perpétuation des pratiques culturelles traditionnelles.
L'artisanat toba
La cuisine toba
La majorité des familles ont conservé les habitudes nutritionnelles traditionnelles: les aliments de base de l'alimentation sont ceux qui proviennent de la chasse (ñandou, tatou, capybara etc.), de la pêche et de la récolte. S'y ajoutent et s'y mélangent bien sûr les aliments "classiques" de nos supermarchés: pâtes, riz, farine de blé etc.
Le GUISO à la toba, un classique, le plat de tous les jours: une espèce de soupe délicieusement assaisonnée et agrémentée de pâtes, morceaux de viandes (selon l'humeur du jour et surtout du chasseur), et légumes (selon l'état du porte-monnaie ou du potager...).
Les tortas fritas remplacent le pain. Farine de blé frite à la graisse, elles ont pour mérite de faire patienter jusqu'au lendemain lorsque la nourriture vient à manquer. Attention: aliment addictif!!
Calendrier du projet
Janvier 2006 Identification
2006- 2007 Formalisation du projet Recherche de financements Mise en oeuvre du plan de communication
Janv. - mars 2008 Lancement du processus participatif Instauration d'une structure légitime et pérenne au sein des communautés
Mars - mai Formation des acteurs des communautés Réalisation des aménagements
Septembre - décembre Promotion du voyage
Janvier 2009 Voyage pilote Février - mars Retour d'expérience Sensibilisation du public