12/03/2008

Tatadan!!!!! (roulement de tambours)



Ce samedi s'est tenue la réunion qui venait clôturer tout le travail de la semaine.
L'ordre du jour était le suivant:
Faire un bilan de la réception du projet au sein de la Primavera
Faire un point sur toutes les propositions recueillies et, à partir de celles-ci, armer le programme du séjour
Et enfin, désigner les responsables de chaque activités, responsable logement et responsable logistique.

Après plus de trois heures de travail, nous sommes arrivés au résultat suivant:

Jour 1: Arrivée du groupe en début d'après midi à la Primavera. La "cérémonie" de bienvenue sera organisée par Lauriano Zanagachi.

Jour 2: Randonnée à cheval sur les sentiers de la Primavera. Découverte de la communauté et de son histoire. Garcia Polis se charge de guider le groupe dans ce labyrinthe (la communauté s'étend sur des centaines d'hectares).
L'après-midi se déroulera sous le signe de la détente, à l'ombre des arbres de la maison de Feliciano où les artisanes de la Primavera se réunieront pour exhiber leur savoir-faire et donner quelques leçons aux amateurs.

Jour 3: Le matin tôt on s'embarque tous en voiture pour aller chasser le nandou (et autres bestioles si elles croisent notre chemin). Dès que l'on apperçoit la bête, on arrête le véhicule. Alberto Valvino et le groupe de "pro" enseigneront le B.A.BA qui consiste en tout premier lieu à se déguiser en palmier... Le nandou ne voit rien de près, pour pouvoir l'approcher, son pisteur doit se faire passer pour un arbre.

Jour 4: Jour de travail. Les visiteurs vont participer à ce qui fait le quotidien de la Primavera, le travail au champs: labour avec la charrue et les boeufs, travail dans les cultures de manioc, haricots verts, patates douces, et dans les plantations de bananes.


Jour 5: On quitte le coeur de la Primavera pour aller s'enfoncer dans la forêt, à l'extrême nord de la communauté. C'est là près de la maison de Felix que l'on construira tous ensemble le ranch qui nous abritera pour la nuit suivante. Une vingtaine de volontaires enthousiastes seront sur les lieux pour enseigner aux visiteurs les rudiments de l'architecture toba traditionnelle.
La veillée se passera autour d'un feu à écouter les contes et légendes des anciens. Les visiteurs et tout le groupe de volontaires passeront la nuit sur place.


Jour 6: Le lendemain matin, réveil aux aurores pour une randonnée dans la forêt. Felix sera notre guide et s'appliquera à nous révéler les secrets des plantes et yuyos, les messages que cachent les cris des animaux, le vent et autres... Toujours accompagné de tout le groupe, la randonnée se terminera sur les rives de la Laguna Blanca pour une partie de pêche et un dernier asado (grillade au feu de bois).
Fin d'après-midi, adieux et départ de la Primavera.

La réunion se termine par la plannification du travail qui nous attend en avril (aménagements des chambres hôtes; journées de formation des acteurs impliqués; organisation logistique des activités) et... par une scéance de photos.

10/03/2008

Le nid est prêt et préparé avec amour

Je vous présente les familles qui recevront les visiteurs dans leur logis:

La famille Zanagachi est une famille d'artisants qui vit en plein coeur de la Primavera. On apperçoit sur la photo Clemente (chemise jaune), son frère Feliciano (en blanc), sa femme Alicia et leurs enfants, belle-fille et petits-enfants. La famille est répartie en quatre ou cinq maisonnées et ce sera celle de Feliciano qui accueillera les visiteurs. Le lieu est tranquile et apaisant, un petit cocon familial. Clemente, toujours volontaire, a proposé que cet espace serve de lieu de rassemblement des artisants.


Vient ensuite la famille du pasteur Alberto Valbino et de sa femme Anastasia Solano. Moins nombreuse, seulement cinq enfants, elle se rapprocherait presque de nos standarts européens... Le pasteur est un des meileurs chasseur de ñandu de la Primavera et il se fait un devoir d'en enseigner les rudiments aux petits français...

Paulino Miranda, lui, cultive la terre. Il a une plantation de manioc et patates douces derrière la maison. Il possède un boeuf et deux chevaux, de précieux outils agricoles. Difficile de trouver plus enthousiaste que lui, c'est ému jusqu'aux larmes qu'il m'a accueilli chez lui (petite parenthèse: tous ne sont pas ses enfants...).


Les deux dernières familles, celle d'Isidro Kasinkai et Edipa Kasimira, et celle de Marcial Zanagachi et Estela Medina, sont des cultivateurs de bananes. Plus proche de la Laguna Blanca, au nord de la Primavera, là oú la végétation se fait plus dense, leur maison est entourée d'arbres, de fleurs et toute sorte d'animaux gambadent au milieu. Des poules se disputent les pelures de bananes qui viennent de régaler mon palais...

09/03/2008

Semaine itinérante


Ceux qui étaient présents à la réunion du lundi se chargent à tour de rôle de me trimballer aux quatre coins de la Primavera.

L'objectif: passer du temps dans chaque maison, avec chaque famille pour expliquer le projet Tonolek, répondre aux questions, éclairer les doutes, et parfois aussi modérer l'enthousiasme.

A vélo, à moto, je mange la poussière, parcours des kilomètres, toujours accompagnée de mon guide et d'une ribambelle d'enfants, et je recueille les propositions, visite les maisons des familles volontaires. Le séjour prend forme peu à peu, tous sont anthousiastes à l'idée que des étrangers (Francia es lejos, no? Màs lejos que Paraguay?? Qué, 15 horas de avion???? Ouououou! No lo puedo creer!) partagent leurs activités quotidiennes: randonnée dans la forêt, ballade à cheval, travail dans les champs, pêche à la Laguna Blanca et chasse au ñandou etc...

A la fin de la semaine on est loin d'avoir pu visiter toutes les maisons mais une chose est sûre tout le monde me connaît comme la nenita blanca que viene de muy muy lejos, y solita además ("Francia es muy lejos sabés? Y no hablan castellano acá. No. Hablan francés. ¿Comó se dice bienvenida en francés? Tengo una idea: podríamos empezar a traducir algunas palabras tobas en frances así hacemos un librito para que blablabla")

04/03/2008

Auprès de mon arbre



La première réunion au sein de la Primavera s'est organisée dans la maison de Felix.
Il est peut-être bienvenu ici de préciser que lorsque l'on dit "maison", on ne se réfère en rien à cette antre composée de quatre murs et d'un toit mais bien plus simplement à l'espace ombragé du terrain de notre hôte. La vie de la maisonnée, les activités quotidiennes et élémentaires, se déroulent sous ces arbres qui nous cèdent leur ombre salvatrice. Au cours de la journée, les tables, chaises et fauteuils se déplacent au rythme de l'inclination du soleil. Chercher l'ombre la meilleure, tel est l'adage estival...
La maison de Felix se trouve à l'extrême sud de la communauté, perdue au milieu de la forêt. On y arrive par un petit chemin de terre, on y découvre une clairière fleurie et accueillante, on rassemble les chaises, en rond, on tend l'oreille... c'est plus bruyant qu'en pleine ville: singes crieurs, chevaux en liberté, oiseaux multiples et un foisonnement d'insectes se disputent notre espace auditif!

Fermons cette parenthèse contextuelle pour dresser un bilan de la réunion et, par la même occasion, le portrait de Felix.
Felix est ce que l'on pourrait appeler un leader communautaire. Voilà dix ans qu'il s'est engagé, seul, dans une lutte "territoriale" qui oppose la communauté au Parc National Pilcomayo. Une partie du territoire qui avait été restitué aux tobas au début du siècle est aujourd'hui occupée par le Parc National (la Laguna Blanca, "réserve" d'aliments vitaux pour les tobas, est l'objet principal du litige). C'est par son engagement sur le long terme dans cette cause, qui commence à porter ses fruits aujourd'hui, que Felix a gagné la reconnaissance et la confiance de ses pairs. Aujourd'hui, il est appuyé par un groupe d'une cinquantaine de personnes qui se réunissent chaque samedi pour faire avancer la question.
Lorsque nous étions encore à Nam Qöm, Felix a mené un travail d'information et de sensibilisation auprès de sa communauté tel que nous l'avions convenu au cours de la première semaine de la mission.
Résultat: c'est un groupe d'une trentaine de personnes parfaitement informées sur les objectifs et les enjeux du projet Tonolek que je trouve cet après-midi là.
L'accueil du projet est très positif. Plusieurs des participants soulignent avec ferveur que, pour la première fois, existe l'opportunité pour eux de participer à un projet devant bénéficier à leur communauté. Pour la première fois la décision et la responsabilité est leur et non celle d'intermédiaires lointains. Ils veulent saisir cette occasion, s'investir dans ce projet et se faire responsables de la confiance qui leur est donnée.
La réunion prend une tonalité plus joviale, presque euphorique quand surgissent des propositions d'activités à partager avec les touristes. Au fur à mesure que je précise les conditions du séjours des français (logement chez l'habitant, repas partagés etc) et que j'insiste sur les motivations des visiteurs (découvrir leurs habitudes, leur(s) histoire, savoirs, traditions...), les yeux s'illuminent d'enthousiasme, les propositions fusent autant que les rires...

Ils ne savent pas ce que c'est le terere? Vraiment ils vont vouloir manger du ñandou??? Et d'imaginer leurs visiteurs se déguiser en arbre pour aller chasser le ñandou...fou rire général!

03/03/2008

Attention piranhas!

Petite escapade à la Laguna Blanca. A quelques kilomètres à peine de la Primavera, la lagune est un lieu d'abondance : profusion végétale et animale, les tobas de la région ont coutume de l'appeler leur supermarché...



Légende: il est recommendé de se baigner avec des chaussures, présence de piranhas!

02/03/2008

Sur les ondes Libertad

A peine arrivées et installées, on enfourche la moto de Bruno (après avoir été 10 dans une voiture, 3 sur une moto ne nous fait même pas froncer le haut du sourcil!) pour se rendre au local de Radio FM Libertad.

L'animateur Victor Ribero nous accueille, Bruno et moi, dans son émission pour présenter le projet Tonolek aux auditeurs de la région. Cette radio étant une des plus écoutées au sein de la communauté Primavera, nous profitons de l'occasion pour inviter ses habitants à participer à la réunion informative du lendemain.

01/03/2008

BIENVENUE A PRIMAVERA


Voyage en nombre

Après des adieux effusifs, c'est la tête chargée de messages pour leurs frères de Primavera que l'on monte dans le bus qui doit nous amener à Clorinda, à 180km de là, à l'intérieur des terres.

De là, on prendra un taxi "collectif" (¡¡¡4 devant, 6 derrière!!!!) pour parcourir les 80 km qui nous séparent de la communauté Primavera, et de la maison de notre hôte Bruno.